Le Club des haschischins, suivi de La Pipe d’opium, par Théophile Gautier

T. Gautier - Le Club des HaschischinsISBN 978-2-917246-07-8, 13 x 21 cm, 52 p., 6,80 euros

Imprimé sur papier Coquille 250 g pour la couverture et sur offset ivoire 80 g pour l’intérieur.

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«Poète impeccable» selon Baudelaire, Théophile Gautier (1811-1872) fut proche de la jeune génération romantique avant de se singulariser, dès 1835, dans la préface de Mademoiselle de Maupin, en affirmant le principe de «l’art pour l’art». Auteur de poèmes (Albertus, 1832 ; La Comédie de la mort, 1838 ; Émaux et Camées, 1852), de romans et de contes souvent fantastiques (La Morte amoureuse, 1836 ; Le Chevalier double, 1840 ; Le Roman de la momie, 1857 ; Le Capitaine Fracasse, 1863 ; Spirite, 1866), Gautier eut aussi une intense activité de critique artistique et littéraire (Les Grotesques, 1844 ; Les Beaux-Arts en Europe, 1855 ; Histoire de l’art dramatique en France depuis vingt-cinq ans, 1858-1859 ; Histoire du romantisme, 1872).

Découverts en Europe dans la première moitié du XIXe siècle, haschisch et opium furent alors l’objet d’une série d’ouvrages scientifiques et littéraires, dont La Pipe d’opium et Le Club des haschischins de Théophile Gautier font partie. Conduits par le «je» explicitement biographique de l’auteur, ces récits relatent deux de ses expériences hallucinatoires en nous plongeant au cœur d’un fantastique qui lui est cher.

Parue en 1838, soit dix ans après la première traduction des Confessions d’un Anglais mangeur d’opium de Thomas de Quincey, La Pipe d’opium raconte un rêve. Préfigurant les œuvres surréalistes où l’imagination est à la fois créatrice et révélatrice, ce rêve ouvre progressivement ses portes au surnaturel. Les plafonds bleuissent pour se désennuyer, les êtres apparaissent à leur simple évocation, et le désir engendre un monde où se dévoilent de secrètes correspondances.

Le Club des haschischins, quant à lui, parut en 1846. Fondé quelques mois plus tôt par l’aliéniste Moreau de Tours, ce club organisait des séances au cours desquelles savants, artistes et hommes de lettres goûtaient le «dawamesc», une confiture verdâtre à base de haschisch. Ici, sous le regard ambivalent d’un certain Daucus-Carota, personnage végétal inspiré d’Hoffmann, l’auteur nous guide dans un univers où toute sensation se mue en féérie, mais où le paradis est aussi le plus court chemin vers l’enfer.